Metropolis

Après la Biennale d’Architecture de Venise

Dominique Perrault a été nommé commissaire du Pavillon Français à la Biennale d'Architecture de Venise de 2010. Il s'agissait d'explorer la question de la métropole à travers l'étude de Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes Saint-Nazaire au regard du "Grand Paris". 
La réflexion sur la notion de métropole s'est développée par le biais d'une méthode et d'un regard particuliers : l'intention du Pavillon français a été de s'intéresser aux formes urbaines, non pas en tant que formes bâties, mais de porter un regard sur les espaces vides qui les unissent et qui les séparent. De ce regard ressort le constat que la Métropole n'est pas une ville mais un territoire essentiellement constitué d'espaces libres, ouverts ou disponibles.
Cette réflexion se poursuit aujourd'hui au travers de colloques, de débats et de recherches. Ci-dessous un aperçu des thèmes traités.

28 | 07 | 2011

(dé) limitée?

La métropole est ouverte, fracturée, discontinue

Dominique Perrault reprend la définition de l'INSEE de l'aire urbaine pour explorer la métropole. Contrairement à la ville, constituée d'un tissu urbain continu, les contours de la métropole se définissent par les déplacements domicile-travail. Entre le lieu où l'on vit et le lieu où l'on travaille, on peut trouver des espaces bâtis, mais aussi et surtout : du VIDE. 



Unité urbaine

à gauche
(0% DE VIDE) = Ensemble d'une ou plusieurs communes présentant une continuité du tissu bâti (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2000 habitants.

à droite
APPARITION DU VIDE) = Ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40% de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
27 | 07 | 2011

Connectée ?

Le vide, cette matière paradoxale qui relie et qui sépare

L'anamorphose de la carte de France par les réseaux à grande vitesse relate la déformation de la perception de la distance induite par ceux-ci.

27 | 07 | 2011

Gouvernance?

Maitriser le vide, acte politique


© IGN - Paris 2008 Intégration CPII DO Sud Est ; découpage administratif : GéoFLA ® Sources : DATAR, DGALN, DGMT, SGCIV, DGCL

27 | 07 | 2011

Investie?

Les usages du vide

Les territoires urbains nous offrent beaucoup de vides, mais comment sommes-nous capable de les recevoir et de les vivre? Habiter, investir ou transformer la ville, ce n'est pas forcément construire, ni même donner une affectation déterminée à un site. On pourrait réaliser des lieux à affectation indéterminée, comme l'étaient les halles de marchés autrefois, ou des lieux nomades sans adresse déterminée, des installations mobiles, de grands abris que l'on pourrait investir, monter, démonter, transporter.

27 | 07 | 2011

Polluante ou vertueuse?

L'utopie de la métropole durable

Aujourd'hui, la prise de conscience de la crise écologique mondiale fait naître une nouvelle utopie préfigurant la métropole durable. Celle-ci doit être un lieu qui rend possible une relation directe, voire primitive, de l'homme à la nature.


© Institut Géographique National - IGN / DPA / Adagp
Source: Maproom
27 | 07 | 2011

Vide ?

Le vide, lieu de tous les possibles

Quelques cartes comparant les proportions de vide et de plein en ville et en métropole. 
Ont été considerés comme vides les espaces non construits, à la différence des pleins (le bâti) et des espaces libres construits comme les rues, les places ou les cours intérieures. Avec cette définition, la proportion moyenne de vide en ville est inférieure à 30%, tandis qu'elle est supérieure à 30% dans la métropole, et égale à 95% sur le territoire national. On voit donc que le vide, ce non-vu ou non-dit, constitue l'une des dimensions essentielles de la métropole. 


à gauche Ville de Paris | 26% de vide
à droite Métropole de Paris "Grand Paris" | 86% de vide



à gauche Ville de Lyon | 19% de vide
à droite Métropole de Lyon | 84% de vide
27 | 07 | 2011

Ville vs metropolis ?

La métropole n'est pas une ville



© DPA / Adagp Source : Institut français de l’envrionnement – IFEN, Institut national de la statistique et des études économiques - INSEE
07 | 07 | 2011

"Metropolis ?" goes BLOG

"Metropolis ? " un projet au-delà du Pavillon français de la Biennale de l’Architecture Venise

Avec METROPOLIS ?, l’architecte urbaniste Dominique Perrault, commissaire et producteur délégué du Pavillon français, explore cette notion de VIDE envisagé comme un matériau de protection, restructuration et construction de la métropole.

La métropole, c’est ce que la ville a rejeté, jeté, en dehors d’elle-même, au-delà d’elle-même, vers un au-delà de la ville: la métropole.

Dans le cadre et hors cadre du mouvement d’idées généré par le projet du Grand Paris, la question « métropolitaine » s’étend sur tout le territoire national.

Le thème du Pavillon français pour la Biennale d’Architecture de 2010 à Venise ne s’intéressera pas aux formes urbaines en tant que formes bâties, mais portera un regard sur les espaces vides qui les unissent et qui les séparent.

Cette notion du VIDE, comme un matériau de protection, restructuration et construction de nos métropoles, apparaît aujourd’hui comme un des biens les plus précieux de nos environnements. Il s’agira de donner toute leur dimension stratégique et une perception sensible à ces lieux souvent disqualifiés, car on les nomme : VIDE.

Au travers de quatre métropoles : Bordeaux, Nantes, Marseille, Lyon, s’opérera une lecture de cette urbanité de l’espace libre qui fonde, articule et nourrit leurs grands projets urbains. Les géographies de ces territoires graviteront autour d’une présence de l’activité de l’atelier du Grand Paris, retransmise en « live » entre le palais de Tokyo et le Pavillon français.

En conclusion, l’intention est de modifier l’appréhension politique, économique, sociale et émotionnelle du VIDE dans la Cité en une préhension, c'est-à-dire une perception et une appropriation positive, prospective et jubilatoire, tant il est vrai que le vide est bien l’espace le plus habité.

Dominique Perrault